RELATION À LA NATURE
LA COMMUNICATION VÉGÉTALE
Depuis ses origines, l'homme s'est trouvé en contact avec la nature qui constituait son environnement naturel. Aujourd'hui, la distance est grande entre lui et cette nature. L'environnement de la majorité des êtres humains sur terre est un environnement urbain.
Ici ou là quelques peuples autochtones subsistent dans leur environnement naturel, mais ils sont souvent obligés d'aller toujours plus loin pour résister à la pression de la déforestation ou de la civilisation.
L'espace "naturel" se rétrécit c'est pourquoi notre rapport à la "nature" a radicalement changé.
Dans ce contexte, la notion d'écologie a vu le jour il y a maintenant une cinquantaine d'années. Elle est largement répandue dans les pays en développement même si elle déclenche encore de très vives polémiques.
Que dire de la place d'une communication en direction du monde végétal dans un tel contexte ?
On pourrait considérer que cela relève du gadget new-âge ou tout au plus que c'est une idée farfelue, mais pas trop dangereuse à partir du moment où cette pratique ne vient pas interférer dans la sphère économique.
En quoi consiste donc cette Communication Végétale ?
Comme son nom l'indique, c'est l'idée de rentrer en relation directe avec le monde végétal et l'un de ses représentants le plus emblématique: l’arbre. Tous les arbres.
C'est une idée généreuse, mais qui suscite bien des interrogations.
Quelle vision de la nature supporte cette idée de "Communication Végétale" ? Elle s'inscrit dans une démarche envers l'espace vivant qui nous entoure.
La Nature, et donc la Terre, est un Être vivant. Cette notion d'Être vivant est fondamentale.
Elle est assez répandue aujourd'hui, mais a mis plus de quarante ans à émerger. C'était à la fin des années 60 "l'Hypothèse Gaïa" de James E. Lovelock. (Mitchell Rambler, René Fester et Lynn Margulis, l'« écologie globale »)
Revenons sur cette notion de vivant. Chacun d'entre nous est en capacité de faire la distinction entre un humain, un animal ou un arbre vivant ou mort.
C'est l'un de nos sens, le "sens du vivant".
Que suppose cette appellation de vivant ?
Ce qui est vivant, c'est ce qui répond à nos sollicitations, ce qui possède encore une attention envers nous, ou qui pour un végétal montre des signes de croissance, un feuillage, une sève en mouvement…
Par contre ce qui est mort, est froid, figé, immobile, ne répond plus à nos stimulations ou présente un état de sécheresse, une absence de feuille, voire de décomposition du tronc ou de la tige, etc.
Notre sens du vivant nous donne immédiatement la réponse pour l'humain qui vient de franchir le seuil ou pour l'animal raide à nos pieds. Par contre, pour le végétal, cette sensation n'est pas évidente et surtout immédiate. C'est souvent au bout de plusieurs jours, voir mois que l'on est sûr que l'arbre est mort ou tout du moins qu'il n'a que peu de chance de répartir au printemps prochain. Mais souvent la vie est plus tenace qu'il n'y paraît.
Ainsi, en matière d'arbre il faut savoir compter avec le temps. Ils ne vivent pas au même rythme que nous. Ils ont une tout autre approche du temps que nous. Leur longévité est tellement supérieure à la nôtre que les concepts de temps qui passe, de rapidité, et même de vitesse leur sont totalement inconnus, même s'ils s'étonnent de notre façon de concevoir le déroulement du temps.
Dans une peuplade nomade de Tanzanie, une journaliste demandait aux hommes et aux femmes; "Quel âge as-tu ?" ils étaient dans l'incapacité de répondre. Pour celui qui vit au jour le jour qui doit trouver sa nourriture et un abri pour la nuit, le décompte du temps n'est pas la priorité. " Tant que le soleil se lève, la vie continue…" Philosophie emplie d'évidence à celui qui vit pleinement en osmose avec la nature.
L'arbre fait partie de cette vision du cours de la vie.
Dans ce contexte, comment et surtout pourquoi communiquer avec lui.
Les arbres communiquent entre eux, par plusieurs réseaux aériens ou souterrains et avec toutes sortes d'animaux. Mais dans un arbre qui communique ? L'être qui vit en lui. Si un arbre est mort, cet être a quitté l'arbre ou il s'est évaporé…
On pourrait parler d'Être Élémentaire, d'autres diront "l'esprit" qui habiterait l'arbre. Pour ma part, je parle bien d'une entité qui est présente et qui va parler en son nom, son nom d'arbre. Même si cet arbre fait partie d'une communauté constituée de ses semblables dans un environnement proche.
Ce qui est frappant chez l'arbre c'est justement son individualité. Dans un bosquet de hêtres, l'un sera très accueillant, quand l'autre à quelques mètres ne daignera même pas prêter attention à vos sollicitations. Comme dans un troupeau de vaches, il y en a toujours une plus curieuse ou plus "relations publiques" que les autres, il suffit de l'identifier !
L'arbre n'est jamais dénué de franchise, pas de dissimulation, nul intérêt en jeu, seule sa condition d'arbre le guide dans sa façon de communiquer avec nous. Par contre si vous vous tournez vers un "ancien" nul doute que sa sagesse vous remplira d'admiration et ses conseils pourront vous aider et même vous guider au cours de votre vie.
C'est dans cette situation que j'ai pleinement compris leur importance à nos côtés. Ils ont toujours été là, répondant à mes maladroites sollicitations dans une recherche de réconfort aux moments les plus difficiles de mon existence. J'étais pourtant loin de développer un vrai dialogue avec eux. Mais leur force, leur calme et leur apaisement m'ont été d'un grand secours.
Quelques années plus tard ayant développé diverses techniques de communication subtile avec les personnes en situation de handicap et les animaux, je me suis bien évidemment enrichi de ces nouvelles connaissances dans ma manière de rentrer en relation avec eux. Mais fondamentalement ma technique n'a que progressé dans la formulation de la prise de contact. Pour le reste, rien n'a changé dans l'essentiel de la teneur de l'échange.
Par contre aujourd'hui je me sens mieux outillé pour transmettre cette technique. J'en parlerai ultérieurement.
Après le comment, vient le pourquoi.
C'est une autre facette de notre relation aux arbres. Cette question est moins simple à résoudre qu'il n'y paraît.
En Europe les arbres sont autour de nous nombreux, multiples, variés. C'est une chance immense pour nous. Dans d'autres pays, ils sont rares et précieux, car ils sont le carburant du feu domestique qui ne peut exister sans eux.
Combien d'heures et même de jours les femmes partent à la recherche du bois indispensable pour le foyer familial ? Trop souvent c'est la fille qui n'ira pas à l'école et deviendra, comme sa mère, l'esclave consentante d'une famille en ces lieux de zone désertique où l'homme tente de survivre.
La déforestation ravage des pays entiers, des zones immenses où l'appât du gain immédiat condamne une forêt pourtant tout aussi vitale pour l'humanité.
Quels sont les errements qui nous ont amenés là ? À quel moment avons-nous perdu le contact avec la nature pour en avoir une idée aussi fausse et prendre cette attitude dominatrice ? Nous sommes devenus des prédateurs terrifiants d'efficacité quand il s'agit de mettre à bas des hectares de forêt.
Et en même temps nous sommes capables d'explorer la canopée, d'en comprendre sa richesse, sa fabuleuse biodiversité et son rôle essentiel pour notre survie.
En Europe, le bois sert encore au chauffage. La France serait même en tête des pays consommateurs. (60 millions de stères par an)
Ainsi, notre intérêt pour le bois et la forêt est bien réel, sinon économique.
Alors dans ce contexte pourquoi vouloir s'adresser aux arbres, vouloir leur donner la parole et s'en faire des confidents puisqu'ils ont tous le risque de finir dans notre cheminée ou au mieux dans une chaudière performante ?
C'est sûrement l'un de ces paradoxes que l'être humain tente de résoudre par des attitudes ambigües face à son environnement. Mais la question demeure, elle sera même insistante tout au long de votre apprentissage et de votre parcours. Elle deviendra cruciale au moment de choisir votre compagnon de vie parmi la flore arborée. Mais nous n'en sommes pas encore là.
Cette question pourrait sûrement en faire renoncer quelques-uns d'entre vous.
Tant mieux, car les arbres ne sont pas des jouets ni des animaux de compagnie que l'on abandonne sur la première aire d'autoroute.
Votre démarche devra être fondée et je serais toujours très exigeant en ce domaine.
Les arbres me font confiance, ils m'ont répondu favorablement quand je leur ai exprimé mon désir de transmettre mon expérience avec eux. Ils se sont même montrés enthousiastes. Comment pourrais-je les trahir en devenant tour opérateur et en faisant défiler devant eux des "touristes" verts en mal de sensations fortes.
L'aventure n'aurait aucun lendemain, car je sais ô combien ils peuvent être réactifs à une attitude qui ne leur conviendrait pas. Ils sont en réseau étroit et la terre entière me maudirait immédiatement.
C'est un propos qui peut vous paraître égoïste, mais qui m'est dicté par ce que je rencontre autour de moi dans tous les domaines de la communication que je nome "subtile" qui permet de s'adresser aux sans voix et aux autres règnes de la nature.
La technique n'est rien. Elle peut paraître inaccessible à certains d'entre vous, mais sincèrement ce n'est pas ce qui doit vous faire hésiter.
Par contre, votre motivation même si elle est encore empreinte de doute doit être au cœur de votre réflexion. Cela pourrait paraître contreproductif sur le strict plan économique, mais ce serait en profonde contradiction avec ma sensibilité.
Vous découvrirez par vous même au cours de votre apprentissage que le monde des arbres ne s'aborde pas comme le nôtre et qu'il faut bien des déconvenues pour arriver à cerner la vraie nature de ce qui les anime. Leur style également, si différent d'une essence à l'autre.
Et puis plus vos connaissances augmenteront, plus votre expérience prendra corps et plus vous serez vous même exigeant et retenu quant à votre manière d'en parler autour de vous. Vous aurez à cœur de garder secrètes vos relations avec l'arbre qui vous accompagnera peut-être au terme de votre recherche.
Car engager sa vie aux côtés des arbres est une recherche sur eux et pour se situer plus justement à leur côté. Ce sont des frères, nos égaux et certains, des amis au cœur généreux. Puis ça et là vous trouverez des maîtres qui vous ouvriront d'autres horizons.
D'ici là il faut travailler ! Alors, mettons-nous à l'œuvre.